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Journal du Vieil Oligarque

7 janvier 2010

Demons of Sherwood, de Robert Tinnell et Bo Hampton, IDW, 2009

DEMONScover

Robin des Bois n’en finit pas d’inspirer les créateurs contemporains, on songera, par exemple, dans le domaine de la BD au remarquable Luxley scénarisé par Valérie Mangin.

Robin des Bois fait partie des héros archétypaux : Tout le monde connaît sa lutte contre le perfide Sheriff de Nottingham et le Prince Jean qui usurpe le trône d’Angleterre, son amour pour la belle Marianne, sa lutte dans la forêt de Sherwood avec des alliés cocasses comme Petit Jean et le frère Tuck…

Mais que devient Robin quelques années après ses exploits ? C’est la question à laquelle répondent nos auteurs… Et le résultat est décevant…

On découvre un Robin alcoolique, névrosé, ressassant son passé glorieux. Il ne se remet pas de sa rupture avec Marianne, il erre dans des bauges minables. Marianne s’est retirée depuis dix ans dans un couvent pour le fuir, la bande de Sherwood s’est dissoute. La déchéance du héros est à l’hauteur de ses exploits passés.

Pourtant, les choses changent en Angleterre. Des monstres inhumains rodent dans les campagnes, des rites étranges et malsains sont commis au nom d’entités peu fréquentables. Les Inquisiteurs ont la ferme intention de traquer les sorcières et de les brûler afin de conjurer ces abominations. Le couvent de Marianne a la mauvaise idée d’accueillir une malheureuse gitane poursuivie par une foule hystérique pour sorcellerie supposée : Et voilà les nones condamnées au bûcher. Il faut agir.

Petit Jean trouve Robin cuvant son vin dans une ruelle, il a désespérément besoin d’aide pour sortir son amie de là, mais retransformer Robin en héros ne sera pas facile. Il a vieilli et l’alcool aidant il a perdu beaucoup de ses réflexes…Robin, maladroitement piteusement s’élance cependant à la rescousse de son ancien amour. Ils devront comprendre ce qui se passe d’étrange en terre anglaise…

Ce récit drôle tendre et sarcastique joue clairement dans le registre de Rio Bravo : la rédemption d’un héros devenu alcoolique. L’originalité n’est donc pas vraiment au rendez-vous. Les auteurs jouent en effet avec les poncifs du genre : l’inquisiteur est fou à lier, les démons sont des classiques du genre (on trouve des zombies et des clones de l’inénarrable Pazuzu de l’Exorciste), la fin est prévisible... Le dessin est très agréable, on saluera surtout la qualité des angoissantes scènes nocturnes.

Au final, le pari est réussi : sans être une œuvre majeure, Demons of Sherwood divertit, c’est là l’essentiel.

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